

Bilan : l'E3 2019 était-il vraiment "breathtaking" ?
2019 M06 14
Cette édition marquée par l’absence de Sony n’a pas déchaîné les passions, mais elle a heureusement été sauvée par une personne (Keanu Reeves) et un jeu (Cyberpunk 2077).
Ça y est, l’E3 2019 est terminé. Après plusieurs jours de conférences où les studios ont tout donné pour vous faire rêver avec des « cinématiques tournées avec le moteur du jeu », le salon de Los Angeles a fermé ses portes.
Et même si cette année encore, de nombreux joueurs ont questionné sa pertinence en raison de l’absence de mastodontes comme Sony, l’E3 de cette année a quand même offert quelques bons moments et de nombreux enseignements. Voici notre résumé subjectif.

Cyberpunk 2077 l’emporte haut la main
S’il ne fallait retenir qu’une chose de l’E3 2019, ce serait la présentation du jeu de CD Projekt RED. En développement depuis sept ans, le titre des créateurs de The Witcher 3 a écrasé la concurrence avec sa présentation, où on a eu droit à la présence surprise de l’acteur Keanu Reeves, qui prête ses traits et sa voix à l’un des personnages du jeu.
Le gameplay de Cyberpunk 2077 a l’air absolument incroyable, les développeurs sont à l’écoute des joueurs, tout est réuni pour que ce blockbuster soit du niveau des meilleures productions Rockstar. Un des rares titres AAA à la hauteur des attentes, voire plus. La date de sortie a été annoncée, et ce sera le 16 avril 2020.
Des AAA en demi-teinte
Si Cyberpunk 2077 a convaincu, tous les titres les plus attendus de l’E3 2019 ne peuvent pas en dire autant. Certes, Watch Dogs Legion a montré de grandes ambitions et semble très intéressant avec son ambiance dystopique post-Brexit où l’on pourra incarner n’importe qui, mais le jeu avait déjà fuité avant l’événement. En dehors de cela, tout n’a pas été rose.
Marvel’s Avengers a été accueilli par des moqueries en raison du design des super-héros, mais c’est toujours moins pire que Shenmue III (encore repoussé) qui a de nouveau effrayé par sa laideur. C’est un peu mieux pour le Star Wars: Jedi Fallen Order d’EA et Respawn, dont le gameplay à la Uncharted paraît intéressant mais perfectible. Globalement, beaucoup de titres présentés manquaient de gameplay, et les joueurs ont aussi reproché aux éditeurs un trop grand nombre de remakes. Pour découvrir les meilleures idées originales, il fallait clairement s’intéresser aux jeux indés, qui méritent un article à part entière.
Microsoft ne démérite pas mais ne convainc pas non plus
En l’absence de Sony, la firme de Redmond devait assumer la plus grosse conférence de l’E3. Et elle a fait le boulot avec quelques surprises, sans toutefois parvenir à faire oublier Sony. La future console Project Scarlett a été évoquée mais sans être montrée, on a eu des nouvelles de Halo Infinite et de Gears 5, mais peu d’exclusivités vraiment marquantes sont ressorties.
Microsoft a aussi fait plaisir à ses fans nostalgiques des années 2000 avec le retour de Flight Simulator et d’Age of Empires II (sans donner de nouvelles d’AoE IV), ce qui est sympathique mais manque un peu d’audace. Finalement, c’est sur un autre terrain que Microsoft a fait parler de lui, et on y vient tout de suite.
La guerre du streaming fait rage
Malgré la présentation détaillée peu convaincante de Stadia par Google juste avant l’E3, tous les acteurs traditionnels de l’industrie du jeu vidéo avaient la pression au moment de présenter leur offre de cloud gaming. Microsoft a dégainé le premier avec xCloud, et d’après les retours des premiers testeurs, l’offre semble prometteuse. En parallèle le service d’abonnement Xbox Game Pass lancé sur PC a montré de très belles choses, et il ne sera pas dépendant de votre connexion Internet. Ubisoft a riposté en présentant Uplay +, une offre d’abonnement qui fonctionnera elle en streaming via Stadia et qui sera plus chère que le service de Microsoft. Chacun bénéficiera de ses propres exclusivités à la sortie. Et le contenu reste donc le nerf de la guerre, consoles physiques ou pas.
D’autres acteurs comme Bethesda se mêlent à la lutte. L’éditeur a présenté Orion, un système permettant d’optimiser le cloud gaming grâce à une réduction de la latence et de la bande passante nécessaire. Ce dernier devra faire ses preuves pour être adopté par les géants du secteur comme Google et Microsoft.
Nintendo, la force tranquille
De son côté, le japonais n’a pas eu besoin de trop forcer son talent pour frapper fort. L’annonce de la suite de The Legend of Zelda: Breath of the Wild a suffi à marquer les esprits. Et pour le reste, Nintendo s’est comme toujours reposé sur ses licences habituelles : Animal Crossing, Luigi’s Mansion, Pokémon, Smash Bros. Ultimate, Fire Emblem… L’avenir de la Switch semble assuré, les fans peuvent dormir tranquille.
L’absence de Sony, une stratégie gagnante ?
Pour la première fois depuis la création de l’E3 en 1995, Sony était absent. Et pourtant, on n’a pas arrêté de parler de lui chaque jour, preuve qu’il est difficile de détrôner le leader incontesté des consoles de salon. Résultat, la concurrence a bien eu du mal à faire oublier cette absence, ce qui est déjà une victoire en soi pour Sony, qui plus est acquise sans rien faire. Le numéro un peut donc travailler tranquillement sur la PS5 en attendant que Death Stranding et The Last of Us Part II sortent, les joueurs n’attendent que ça.
Le mariage entre Netflix et le jeu vidéo prend forme
On le sait, Sony a déjà prévu d’adapter ses licences en films et en séries, et il n’est pas le seul. On a ainsi appris qu’Ubisoft allait sortir un film The Division sur Netflix, mais le rapprochement entre la plateforme de VOD et le jeu vidéo va aussi se faire dans l’autre sens.
Netflix a en effet profité de l’E3 pour annoncer Stranger Things 3: The Game, basé sur la troisième saison de la série, mais aussi le jeu de stratégie Dark Crystal Tactics : Le temps de la résistance, en attendant un autre titre sur Stranger Things, mais pour mobile cette fois.