Soldat : 76 est gay, mais les minorités sont-elles assez représentées dans Overwatch ?

La révélation de l’homosexualité de Soldat : 76 fait débat au sein de la communauté. Et le FPS de Blizzard est aussi accusé de ne pas représenter assez de femmes noires.
  • C’est la grosse révélation de la semaine : Blizzard vient de dévoiler qu’il y a un deuxième personnage gay dans le casting d’Overwatch. Et cette fois, il s’agit d’un homme. Soldat : 76, l’ancien Commandant Jack Morrison, figure de l’organisation Overwatch, héros à la virilité exacerbée et à la voix éraillée, est homosexuel.

    On en a la confirmation dans "Bastet", la nouvelle sur Ana publiée par Blizzard avant-hier. Un passage de l’histoire et une photo indiquent en effet explicitement que Jack (Soldat : 76) et un certain Vincent ont été en couple. Et au cas où ce ne serait pas assez clair, Michael Chu (l’auteur de la BD) l’a confirmé officiellement sur Twitter, déclenchant une tornade de réactions haineuses et homophobes.

    On savait déjà que Tracer était lesbienne depuis la publication en décembre 2016 d’une BD où on la voyait embrasser sa copine nommée Emily. À l’époque, la découverte que l’héroïne emblématique du jeu était lesbienne avait déjà mis la communauté en émoi. La BD avait même été interdite en Russie, pays connu pour son hostilité à l’égard des homosexuels.

    Dans les deux cas, on peut saluer l’audace de Blizzard : les personnages de jeux vidéo ouvertement homosexuels sont en effet rarissimes, et Overwatch s’est toujours voulu inclusif. Comme un employé de Blizzard France l’a expliqué dans un thread hier, il n’y a rien d’aberrant à trouver deux ou trois héros homosexuels sur un total de 29, puisqu’ils sont 8 à 13% dans la population.

    Mais si les héros d'Overwatch sont en avance sur la parité homme-femme et sur la représentation de l’homosexualité et de physiques diversifiés, on ne peut pas en dire autant sur les minorités ethniques. Même si le jeu compte 29 héros venus des quatre coins du monde, il ne compte aucune femme noire (Symmetra est indienne et la nigériane Efi Oladele n’est que la conceptrice d’Orisa). C’est pour cette raison qu’une fan nommée Vivian Phillips a écrit en mars 2017 à Jeff Kaplan. Le game director du jeu lui a répondu deux mois plus tard via une longue lettre que Kotaku vient de publier.

    Vivian Phillips est une femme noire américaine de 23 ans. Dans sa lettre, elle se plaignait de l’absence d’héroïne noire dans Overwatch (et dans les autres jeux) pour la représenter, et demandait à Jeff Kaplan s’il pouvait corriger cette absence dans le FPS de Blizzard. En réponse, le game director d’Overwatch a indiqué que plusieurs héros noirs étaient en développement et que l’un d’entre eux arriverait bientôt (Doomfist).

    Jeff Kaplan explique aussi que lui et son équipe rêvent du jour où représenter des homosexuels et des minorités dans un jeu ne sera plus un événement mais quelque chose de normal. Et ils travaillent activement dans cette direction avec Overwatch. La conférence donnée par Jeff Kaplan au D.I.C.E. Summit en 2017 donnait déjà une bonne idée de cette ambition. Même si le résultat n’est pas encore au rendez-vous en 2019, on ne peut que saluer les efforts entrepris par le jeu pour montrer l’exemple.

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