Test : Dead or Alive 6, moins de petites culottes, plus de combos

Le jeu de combat sulfureux de Koei Tecmo et Team Ninja revient pour un sixième épisode annoncé comme plus sage et plus accessible que ses prédécesseurs. Promesses tenues ?
  • Jouer au nouvel épisode de Dead or Alive en 2019, c’est revenir dans un monde à part. Un monde sans Gamergate, sans polémique sur le sexisme dans le jeu vidéo, et avec une Lara Croft qui aurait encore des mensurations totalement inhumaines. Enfin, pas tout à fait, puisque le concepteur de Dead or Alive 6 Yohei Shimbori avait annoncé que les personnages féminins seraient moins sexualisés dans cet épisode.

    Alors, pour vérifier tout ça, et voir aussi si cette série culte tient toujours la route face à la concurrence, on a décidé de redonner sa chance à Dead or Alive, une série que l’on avait découvert il y a 20 ans avec le deuxième épisode mythique sorti sur Dreamcast.

    Ce qui marque d’entrée quand on lance le jeu, c’est le nombre de personnages : 24 dans la version de base du jeu contre 36 dans Dead or Alive 5 : Last Round. Tout de suite, on sent que les DLC vont être au menu. Logiquement, il manque donc pas mal de combattants, et les deux nouveaux (le combattant de rue Diego et la geek NiCO) ne sont pas renversants, mais c’est clairement une affaire de goût.

    Par contre, les personnages présents sont bien modélisés et bien animés. Evidemment, les combattantes comme Tina et Helena ont toujours des mensurations totalement délirantes, même si certains pensent percevoir un léger assagissement de Dead or Alive de ce côté. Honnêtement, la différence n’est pas vraiment perceptible à notre niveau. Ce qui a bien changé en revanche, ce sont les tenues. Bien sûr, les combattantes ont toujours plus de deux fois plus de costumes que leurs adversaires masculins. Et leur garde-robe contient tout l’éventail imaginable de soutifs, mini-mini-jupes et décolletés incroyablement échancrés. Mais on note quand même la présence de tenues plus « sages » pour la série, signe que les choses évoluent tout doucement, même pour une série aussi sulfureuse que Dead or Alive.

    Du côté du gameplay, on reste en territoire connu par rapport à l’épisode précédent. Les personnages offrent une belle palette de styles différents, et on prend toujours plaisir à quasiment tous les manœuvrer. Autre bon point : les 13 stages du jeu proposent des univers variés, interactifs et destructibles où l’on croise notamment un kraken et des dinosaures. L’ensemble est fluide, avec un excellent framerate qui se fait malheureusement au détriment des graphismes dans les options du jeu.

    Les combats sont dynamiques, spectaculaires et très bien réalisés, et on en prend plein la vue avec les effets visuels. Les ralentis et les zooms sont bien placés, et on peut voir le visage et le corps des combattants qui transpirent et dont les tenues sont un peu endommagées par les coups. Et si la sexualisation du titre est en baisse, la violence a augmenté nettement, ce qui permet par exemple de faire gicler du sang quand on met une bonne droite à l’adversaire.

    Quid des combats alors ? Dead or Alive 6 offre un gameplay assez jouissif, où l’on s’amuse rapidement, quel que soit son niveau. Le mot d’ordre est clairement l’accessibilité. On retrouve les quatre boutons/coups traditionnels (coup de pied, coup de poing, prise et projection) qui fonctionnent toujours selon le système pierre-feuille-ciseaux où les coups battent les projections, les projections battent les prises, et les prises battent les coups. Et pour la première fois dans Dead or Alive, on a droit à une jauge qui se remplit en fonction des coups infligés ou reçus.

    La grande nouveauté pour les novices, c’est aussi le coup spécial attribué à la touche R1, qui permet d’envoyer la sauce sans trop réfléchir. On peut appuyer dessus quatre fois de suite pour déclencher une « ruée fatale » dont la quatrième frappe étourdit l’adversaire. Avec le même bouton, on peut terminer le combo avec un « coup briseur » spectaculaire et dévastateur quand on a sa jauge remplie à 100%. Ce coup du plus bel effet est infligé au ralenti et rappelle Mortal Kombat ou Street Fighter.

    Par ailleurs, les combos et les coups spéciaux sont souvent plus faciles à réaliser que dans d’autres jeux, puisqu’il suffit la plupart du temps d’appuyer sur un bouton et une direction. Mais ces bases sont enrichies par de nombreuses subtilités qui raviront les experts, auxquelles il faut ajouter les spécificités propres à chaque personnage. Dead or Alive 6 est plutôt équilibré, et il ne suffira pas de spammer un bouton comme un idiot pour gagner contre un joueur expérimenté. Bref, en termes du gameplay, le jeu est vraiment gratifiant et au niveau.

    Du côté des modes de jeu, Dead or Alive 6 alterne le bon et le moins bon. Le mode histoire semble séduisant au premier abord avec son système de vignettes qui se débloquent au fur et à mesure, mais la frise chronologique part rapidement dans tous les sens sans qu’on comprenne grand-chose à ce qu’il se passe. Bon, on ne joue pas à un jeu de combat pour l’histoire, mais le scénario a le mérite de proposer quelques moments rigolos, pour peu qu’on ne le prenne pas au premier degré. Mais malheureusement, les cinématiques et les temps de recharge se multiplient alors que les combats ne durent qu’un round et qu’on trépigne d’impatience de se battre. Aïe.

    Heureusement, le jeu a droit à un nouveau mode solo particulièrement bien foutu : les quêtes DoA, qui permettent grâce à des didacticiels malins d’apprendre les mouvements du jeu, en vous forçant à les réaliser si vous voulez obtenir des récompenses cosmétiques. C’est un bon système assez motivant, sauf que le déblocage des pièces est aléatoire et très lent, donc la patience et la persévérance sont de mise.

    Le mode solo contient bien sûr l’inévitable mode entraînement pour parfaire sa maîtrise des coups et des personnages, mais aussi les classiques versus, arcade, contre-la-montre et survie. Le gros point noir, c’est l’absence inexplicable du mode multijoueur local Tag Battle, un incontournable adulé par les fans depuis Dead or Alive 2. Heureusement, le mode online permet de se lancer dans des matchs classés rapidement et sans difficulté, mais on espère quand même qu’il s’enrichira à l’avenir.

    En résumé, Dead or Alive 6 est un très bon jeu de combat capable de plaire à quasiment tout le monde, grâce à une réalisation impeccable et à une accessibilité de tous les instants qui n’enlève rien à la profondeur du titre. Le jeu ne brille pas par ses nouveautés mais repose sur de solides bases déjà bien éprouvées. Dommage que quelques petites fautes de goût sur des détails viennent ternir le tableau et gâcher un peu l’expérience, ce qui empêche le jeu de viser l’excellence.

    On aime :

    • • La modélisation et l’animation des personnages
    • • Les stages très agréables et vivants
    • • Les effets visuels bien sentis
    • • Le dynamisme des combats
    • • Les sensations qui donnent un plaisir de jeu immédiat
    • • L’accessibilité du gameplay, qui récompense aussi les efforts
    • • Le mode quête DoA, idéal pour apprendre et gagner des récompenses
    • • Le mode online qui fonctionne bien, simple et efficace
    • • Plus de baston, moins de tétons

     

    On aime moins :

    • • Le mode histoire, dans lequel on erre sans trop savoir où on va
    • • La musique, à oublier
    • • La progression très lente pour débloquer le moindre costume
    • • La disparition scandaleuse du mode tag battle
    • • Le doublage anglais pas synchronisé avec les mouvements des lèvres
    • • Les deux personnages indisponibles dans la version de base du jeu, et impossibles à acheter individuellement en DLC
    • • Le reste du modèle économique, avec les personnages absents qui commenceront à sortir via le season pass hors de prix (90 euros)

     

    Le verdict de GG : un petit 85 bonnet F/100.

    Dead or Alive 6 est sorti le 1er mars sur PlayStation 4, Xbox One et PC.

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